Les “Serious games”, c’est du business sérieux….
On discute brièvement des serious games, et des serious games de santé.
C’est quoi un « serious game » ?
Les « serious games » ou « jeux sérieux » : un sujet très vaste, en plein essor mais qui peine encore à décoller. Tellement vaste que j’ai pris beaucoup de temps à commencer cet article, car le sujet est en fait vieux, pas encore bien défini, avec un tas d’acteurs différents qui commencent à s’y intéresser.
On peut explorer la définition sur plusieurs niveaux. Sur Wikipédia, il s’agit d’un « jeu qui a une autre intention que de divertir » [1]. Le site français qui se dit être la référence sur le sujet, serious-game.fr, mais dont l’actualité a depuis longtemps pris la poudre d’escampette (à en croire le fil d’actualité datant de 2021), ne donne nulle part la définition. Le Dr. Julian ALVAREZ est professeur à Lille spécialisé dans la ludopédagogie. Il nous dit : « une définition simple du Serious Game est la suivante : ce sont des jeux qui sont conçus pour tous marchés, qui s’écartent du seul divertissement. C’est donc très large, car dès qu’une école, une agence de publicité, l’armée, le milieu hospitalier, etc. réalisent un jeu, on est face à un Serious Game » [2].
Ce qui est drôle (enfin pour moi), c’est que dans un vieil article, on souligne une certaine contradiction dans le terme « serious game ». En effet, les mots « sérieux » et « jeu » peuvent paraître au premier abord, antinomique… Quoiqu’on puisse parfois se poser la question concernant certains joueurs (oui oui, je parle bien des rageux, sur League of Legends par exemple !).
Donc on peut comprendre qu’un serious game, c’est d’abord un jeu, qui a aussi un but éducatif. Le jeu peut alors être de toute nature : jeu vidéo, jeu de plateau, escape game, jeu de cartes etc. La partie éducative aussi peut être de nature variée : faire passer un message (écologique par exemple), enseigner une compétence, faire de la publicité etc.
La plupart des serious games ne sont pas amusants
Et cela peut certainement expliquer pourquoi les serious games n’ont toujours pas décollés : en fait la majorité des serious games sont d’un ennui… Vous pouvez trouver un catalogue de serious games en français ici, là, ou encore là. Là réside toute la difficulté. On imagine déjà que créer un jeu à succès, ce n’est pas une tache facile. Ensuite enseigner (mes amis enseignants ne diront pas le contraire !), c’est encore une autre paire de manches ! Maintenant vous combinez les deux…
Et pourtant, n’êtes-vous pas d’accord qu’on apprend bien quand on s’amuse ? C’est un concept que j’ai déjà discuté avec nombres de mes amis. Un enfant apprend à marcher parce qu’il est émerveillé par ce qui l’entoure et qu’il veut jouer avec les objets autour de lui. Il fait du « die and retry » (il tombe, se relève et rebelote). En maternelle, les enfants apprennent par le dessin, l’art plastique (rappelez-vous de cette pate à modeler), la cuisine, le chant etc. Je me rappelle qu’en maternelle, nous avions fait du pain et que tout le monde pouvait le gouter. Ce n’est pas ma meilleure expérience culinaire, mais c’était amusant ! Dans la nature, regardez les bébés animaux, ils sont toujours joueurs et s’amusent avec tout ce qui les entourent. Les lionceaux « jouent » à se chasser entre eux, et développent leur réflexe de prédateur. Les singes se tirent la queue et se balancent d’arbre en arbre. Si vous êtes intéressés, j’ai trouvé quelques articles qui traitent du lien entre le développement moteur précoce des enfants et les activités amusantes dont l’enfant ressent comme un jeu [3], [4]. Il semble donc bien exister une corrélation entre le jeu et les capacités d’adaptation au monde extérieur.
Serious games, ce n’est pas faute d’essayer ! A l’essai depuis 1978
Les jeux dits ludo-éducatifs s’intègrent bien dans le cadre large des serious games. Je suis sûr qu’à un moment de votre enfance (plutôt pour les millenials et anciennes générations), vous êtes déjà sûrement tombé sur un jeu comme celui-là (Figure 1) :
Mais oui c’est Adibou premier du nom sorti en 1992 sur ATARI et MS-DOS ! C’est un peu kitch comme jeu mais le principe c’était un « point and click » : il y a une scène où vous pouvez cliquer sur tous les éléments et interagir avec (Figure 2).
Le jeu Adibou a même eu le droit à un ravalement de façade et une remise à neuf, avec un nouvel Adibou remake sortir en 2022 ! Il est destiné aux 4 à 7 ans (mais autant vous dire que les nostalgiques y rejouent, et ils ont plutôt dans les 30 à 40 ans…).
Fun fact
Quand j’étais petit, mes grands frères m’avaient offert pour mes 6 ans un jeu ludo-éducatif sur PC, mais je ne me rappelle plus du nom… Je ne sais pas pourquoi je garde très bien le souvenir suivant. Un des personnages du jeu nous demandais une question et je devais répondre à haute voix. Après avoir répondu, le personnage du jeu me disait : « Excellente réponse ! c’est très bien ! » Bien entendu, après quelques essais, mon esprit de gosse provocateur avait décidé de mener une expérience : ne pas répondre et voir ce qu’il se passait, en me disant que c’était de la poudre de perlimpinpin tout ça. Mes suspicions se sont confirmées et j’en avais fait part à mes frères qui avaient bien rit !
En réalité, il existe tout un arsenal de jeux ludo-éducatifs, le plus connu étant Adibou.
En vrai, il y a les « serious games », et les serious games
Oui, en fait il y a les serious games comme on vient d’en parler. Mais il y aussi des jeux vidéo qui sont d’abord intéressants et vraiment captivant, puis qui en plus de ça, nous apprennent des choses ! Ces jeux vidéo là, il y en a une poignée : la série des Sid Meier’s Civilization, celle des Age of Empires, des Assassin’s Creed ou encore les Sim City pour n’en citer que quelques-uns (Figure 3).
Prenons la série des Civilization, actuellement au 6èmeopus. J’y jouais sur PC quand j’avais 6-8 ans et je perdais systématiquement, je n’y comprenais rien mais j’aimais beaucoup les graphismes colorés, les bruitages de la cavalerie, la musique. C’est un jeu de stratégie au tour par tour. On commence en choisissant d’être à la tête d’une nation que l’on choisit (le France, l’Angleterre etc) et on évolue dans le temps depuis -4000 ans avant JC jusqu’à dans le futur. Il faut donc bâtir notre civilisation, gérer les ressources, les relations diplomatiques avec les autres pays frontaliers (parfois c’est la guerre !), subvenir aux besoins de notre population (et il y a aussi des révoltes et des manifestations ! Les gilets jaunes ça ne date pas d’hier). On peut choisir de jouer sans prendre le temps de lire. Mais si on est curieux, ce jeu est une vraie encyclopédie et un vrai livre d’histoire ! On y apprend l’histoire du monde, de chaque peuple, de chaque ère, de chaque technologie, qui a inventé quoi et quand etc. Une partie peut durer des jours voire des semaines entières !
Mais le marché des serious games est doucement en train d’émerger, et ça grouille de projets par ci par là comme dans le début de chaque nouveau « gros hit » (comme internet, les cryptomonnaies etc.). Surtout depuis l’arrivée des casque de réalité augmentée ou de réalité virtuelle, qui permette une immersion encore plus totale dans le jeu [5]. En 2020, le marché des serious games a été évalué à environ 6 milliards de dollars [6]. D’ici 2023, il est prévu qu’il atteigne plus de 30 milliards de dollars. Donc, on n’en est encore qu’à ses balbutiements !
Et les serious games médicaux dans tout ça ?
Vous vous en doutez peut-être, mais le serious game est maintenant pris très au sérieux par les industriels, les entreprises, les gouvernements, le personnel médical et l’éducation nationale entre autres, et cela dans plusieurs pays [7]–[9]. On est loin du temps où les jeux vidéo étaient considérés négatifs. Aujourd’hui, plusieurs auteurs montrent qu’ils peuvent être bénéfiques de manière générale sur les personnes qui y jouent [10]–[13].
Concernant le milieu de la santé, j’ai trouvé quelques leaders principaux dans la conception des serious games médicaux : BreakAway Games, une boîte américaine ; Grendel Games, une boîte néerlandaise ; et interaction healthcare, une agence qui a l’air française.
PULSE!
Le tout premier serious game médical qui a fait parlé de lui est PULSE! développé par BreakAway Games en 2007 sur PC et la console portable de Sony (la PSP) [14]. On y incarne un médecin des urgences, et on prend en charge des patients qui ont des différentes urgences médicales (Figure 4).
Ce jeu se veut très réaliste, et le but est de sauver le patient en prenant donc les bonnes décisions, dans un temps imparti. Comme vous le voyez dans les images, chaque « mission » est représentée par un patient avec un problème de santé spécifique. Là, on peut cliquer sur le patient et y effectuer des actions. On peut décider de le scoper, de lui prendre les constantes, de l’intuber, d’écouter son cœur, ses poumons, de palper son abdomen. On fait un diagnostic, et on demande des examens complémentaires si besoin (prise de sang, échographie, radiographie). Tout ceci, c’est la partie « technique médicale ». Ensuite on peut aussi demander à nos collègues de réaliser des tâches spécifiques : administrer un médicament par exemple. Ça, c’est pour la partie « travail d’équipe ». Le tout se déroule dans une ambiance qui se veut proche du monde réel, avec le temps très court qui s’écoule, les bips bips des machines, le bruit de la ventilation mécanique etc. Vous pouvez voir à quoi ressemble ce serious game ici sur YouTube. Et si on s’y prête vraiment, on peut ressentir l’atmosphère stressante des urgences médicales !
Fun fact
Ce jeu a été développé en partenariat avec la A&M Texas University. Il a pris 3 ans à être développé, et a bénéficié d’un financement grâce à la bourse fédérale de la Navy américaine. Il a coûté 14.7 millions de dollars pour être développé [15]. Je ne trouve pas l’info, mais je ne suis pas sûr qu’il y a eu un très bon retour sur investissement… Soit dit en passant, l’entreprise BreakAway Games est toujours présente en mars 2023 et a même développé un autre serious game médical !
· Points positifs. Je n’y ai pas joué, mais en regardant des vidéos sur YouTube et en lisant par ci par là, ce jeu simule plutôt pas mal les prises en charges médicales. En gros c’est un peu comme si on s’entraînait sur des livres, mais que visuellement et émotionnellement, nous sommes impliqués. Oui parce qu’en médecine, les exercices ce sont des « cas cliniques » où on simule une prise en charge de patients qui présente des symptômes variés, et où il faut parvenir au bon diagnostic et au bon traitement. On ne s’amuse pas à poser une équation différentielle afin de la résoudre pour trouver la distance à laquelle le potentiel électrique devient nul (mes vagues souvenir de physique statistique avec notre prof de l’époque, le fameux M. Lydéric Bocquet, où je ne comprenais strictement rien…).
En plus ça fait une excellente base pour les cas clinique car tous les signes cliniques qu’on doit rechercher, sont visible sur le patient dans le jeu ! Genre quand on examine ses yeux avec la lampe, on voit la réaction pupillaire en myosis, bilatérale symétrique. Quand il est tachycarde, on l’entend au scope au bips rapides. On peut entendre les souffles à l’auscultation cardiaques.
C’est pareil pour tous les examens qu’on demande, on doit savoir les interpréter car on reçoit les résultats comme dans la vraie vie, et on doit faire vite car le minuteur tourne ! Les résultats de prise de sang, de scanner, de radiographies ou d’échographie (Figure 5).
Emotionnellement parlant, je pense qu’on est dedans et l’enjeu c’est de sauver le patient. Donc tous nos sens sont sollicités, on retient donc forcément mieux. Ou alors on est trop stressé et on fait n’importe quoi. Encore une fois, comme dans la vraie vie ! Même les plus aguerris peuvent faire des erreurs. Pourtant l’avantage ici, c’est qu’il n’y a pas d’impact réel. On peut donc faire le point sur ce qui n’allait pas, puis recommencer l’exercice jusqu’à ce qu’on développe de bons automatismes. D’ailleurs, la formation par la simulation (mannequins, fausses machines de scope etc.) est utilisée partout dans le monde et montre qu’elle augmente les compétences techniques et peut contribuer à réduire les erreurs médicales [16].
· Points négatifs. Il ne s’agit pas d’un jeu grand public. Il est uniquement développé pour les personnes travaillant dans le domaine médical, et plus particulièrement pour les médecins. Il n’y a en fait aucune dimension de « fun » ou de plaisir à y jouer, autre que si l’on a bien appris ses cours de médecine et qu’on arrive à finir une mission en sauvant le patient.
Mais donc justement, est-ce que les serious games ne doivent s’adresser qu’à un public précis à chaque fois ? Est-ce que les développeurs doivent systématiquement créer un jeu qui ne cible qu’un public précis, parce que le serious game doit être vu comme une formation spécifique ? Le problème que je vois dans ce cas-là, c’est que jamais un serious game ne sera fun. Parce qu’un créateur de jeu vidéo veut raconter une histoire, nous faire voyager et nous faire rêver. Même si PULSE! est en 3D plutôt potable, la technologie en 2008 permettait de faire, ô combien mieux. Regardez Mirror’s Edge ou encore le très célèbre Metal Gear Solid 4, tous deux sortis en 2008. JE ne critique pas forcément les graphismes de PULSE, mais plutôt le gameplay. Je trouve que l’ensemble est mou, sans vie (alors qu’on est médecin dans le jeu), nos collègues restent plantés là à nous regarder. Le jeu est un peu vide, monotone. L’interface utilisateur ressemble à un logiciel old-school. Pourtant, il a un énorme potentiel. Mais créer un jeu amusant, c’est pas évident !
Vital Signs : Emergency Department.
Encore un autre jeu développé par BreakAway Games, qu’on peut trouver gratuitement sur la plateforme Steam (icipour le retrouver). Cette fois, fini la 3D qui coûte cher ! Place à un game design puisant sa source dans les BD et le dessin (Figure 6).
L’entreprise présente le jeu à travers une vidéo YouTube que vous pouvez voir ici. Un Youtubeur a joué à ce jeu, c’est intéressant de le voir jouer parce qu’il n’est absolument pas dans le milieu médical et on le voit lutter pour « comprendre le jeu ». D’ailleurs en parler de comprendre le jeu, il n’y aucun tutoriel en fait quand on y joue !
Dans ce serious game, vous incarnez un médecin des urgences. La première scène se déroule dans le poste de soins infirmiers (Figure 7) où sont « triés » les patients (comme aux urgences, où on attribue un code couleur selon le degré d’urgence vitale).
En bas de l’écran, il y a les différents box de consultation où les patients sont installés. En cliquant sur un box, on ouvre une « mission » : un cas clinique avec un patient présentant des symptômes (Figure 6). On a plein d’onglets et à aucun moment on nous explique « comment jouer ». On doit les explorer, le tout avec un temps limité. Vous pouvez le voir : on y trouve l’identité du patient, pourquoi est-ce qu’il est aux urgences, les signes qu’il présente. On peut faire tout un tas de test biologique ou radiologique, et lui donner tout un tas de médicaments. Quand on tarde trop, le patient peut s’aggraver. Parfois la famille demande à nous parler (ce qui nous « dépense » 5 minutes supplémentaires). On entend la sirène des ambulances (c’est le facteur « facteur stress »).
C’est super intéressant de lire les commentairesque les joueurs ont laissé sur la plateforme Steam. 60% des utilisateurs lui ont laissé une note positive, ce qui est donc médiocre. Donc clairement encore, ce jeu est adressé aux étudiants en médecine. Certains joueurs le recommandent même s’ils critiquent le manque de tutoriel mais trouvent le concept prometteur (Figure 8).
D’autres votent négatif, et pointent du doigt le manque de clarté au niveau de l’interface brouillon, avec une perte de temps à chercher ce qu’ils veulent (Figure 9).
Dans tous les cas, plusieurs points dont on a déjà parlé reviennent systématiquement : jeu trop ciblé, ennuyeux, manque de tutoriel, pas de retour sur les actions effectuées (on ne peut donc pas progresser dans le jeu), l’interface du jeu mal faite.
CONCLUSION : c’est quoi alors un bon serious game médical ?
Difficile à dire, puisqu’il n’en existe pas encore à ce jour. Mais depuis un certain temps, j’ai la petite idée qui me trotte en tête : celle de créer un jeu vidéo en rapport avec la médecin ou la science.
J’ai déjà créé des petits prototypes étant plus jeune, avec le logiciel RPG maker. Mais il s’agissait plutôt de réplique de jeu de rôle type JRPG (comme Final Fantasy). J’ai récemment installé Unity et Unreal Engine pour commencer à les prendre en main. Mais il faut y consacrer beaucoup de temps ! En regardant les tutoriels de création de jeu vidéo, la première chose qui est essentielle est le concept. Apparemment, l’erreur que beaucoup font en créant un jeu c’est trop de focaliser sur l’art, le visuel. Mais un jeu doit être amusant, même si c’est avec des cubes, des ronds et des traits. C’est seulement ensuite qu’on y adjoint les graphismes et tout l’art visuel.
Donc, pour créer un bon jeu, c’est une histoire de game design avant tout ! Quelles mécaniques de jeu sont amusantes ? Il faut que le jeu soit progressif, et que le joueur puisse comprendre naturellement les objectifs du jeu en avançant. C’est comme dans Mario : on comprend très vite qu’il ne faut pas toucher les ennemis, et qu’en sautant en-dessous des blocs, on peut ramasser des champignons qui nous rendent plus fort. Tout cela, sans aucun texte explicatif.
Pour créer un jeu médical, comme je n’ai pas beaucoup de temps à y consacrer mais que ça m’intéressait tout de même, j’avais pensé à une interface graphique simple avec une mécanique de jeu comme celle de « Phoenix Wright » (Figure 10).
C’est un jeu sur Nintendo DS où on incarne un jeune avocat. On doit résoudre des affaires pénales avec des criminels en face de nous. Le but est de lui faire dire la vérité, en lui mettant en face des preuves logiques. C’est un super jeu ! Brièvement, le jeu alterne entre des phases où on peut se déplacer (de scène en scène) pour récolter des indices, des preuves, interroger des personnes ; et où on est au tribunal devant, « l’attaquant » (prosecutor) et le « défendant » (que nous sommes chargé de défendre). Nous sommes donc un avocat qui défondons, et pas un avocat d’attaque (Cf. la justice au Japon).
Fun fact
Par rapport au jeu d’avocat, je recommande un drama japonais que j’aime beaucoup qui s’appelle « 99.9 Keiji Senmon Bengoshi » ; où traduit grossièrement par « 99.9% des accusés sont condamnés ». Oui, en France on a la présomption d’innocence. Alors qu’au Japon, il semblerait qu’une fois que vous êtes accusé, vous n’avez que 0.1% de chance d’être innocenté, peut importe la vérité… Très bon drama pour le genre !
Le jeu se déroule sur des dialogues. L’attaquant et son avocat accusant notre client de leur avoir causé du tort (ce qui est en fait faux). On doit donc déceler dans leur discours, des failles ou des illogismes. Quand on pointe du doigte cela, le discourt de l’attaquant change, et la vérité commence à se dévoiler. On peut donc choisir de montrer des objets, de « presser » davantage un point particulier dans le discours de l’attaquant etc. Chaque fois qu’on se trompe, on perd des « points de juge ». Si on perd tous les points, notre client est condamné à la prison (alors qu’il est innocent) et on perd le jeu.
J’ai pensé à faire un jeu dans la même veine. Pour rendre ça fun, je pensais commencer par des maladies simples, genre une pneumonie bactérienne ou un infarctus du myocarde. Le patient aurait 2 ou 3 symptômes très spécifiques. Puis on pourrait l’examiner de la tête aux pieds. Mais on peut choisir ce qu’on veut examiner. Et en fonction de la maladie, seuls les éléments pertinents apparaîtraient quand on examine le patient. Par exemple pour une pneumonie bactérienne, si on écoute le cœur, il serait normal (on pourrait y ajouter les bruits normaux du cœur !). Mais si on écoute les poumons, on entendrait un foyer de crépitants. Le patient aurait de la fièvre bien franchement, du genre 38,5°C et il tousserait et cracherait vert !
Il faudrait un système de « barre de vie » et un retour dynamique de sorte à ce qu’à chaque mauvaise action, qu’on ait le retour nous disant « attention, tu t’éloignes du diagnostic ! ». Puis enfin il faudrait un système de niveau, de score ou quelque choser du genre qui nous pousse à s’améliorer. Du genre on part du médecin niveau 1 qui ne sait pas utiliser analyser l’échographie, mais en traitant plusieurs patients rapidement, on gagne de l’XP et on monte de niveau. Avec les niveaux, on peut imaginer un système de points qu’on pourra attribuer à notre personnage, pour qu’il encaisse mieux le stress (donc on peut faire une barre de stress), la faim, la fatigue etc. Bref, tout cela reste à réfléchir !
Si vous avez des idées et que vous voulez m’en parler, n’hésitez pas !
REFERENCES
[1] “Serious game - Wikipedia.” https://en.wikipedia.org/wiki/Serious_game (accessed Mar. 12, 2023).
[2] J. Alvarez, M. Auger, and K. Marchal, “Les Serious Games,” pp. 83–88, 2018, [Online]. Available: http://www.ludoscience.com/files/ressources/REVUE-2018---JAlvarez.pdf.
[3] E. Trevlas, O. Matsouka, and E. Zachopoulou, “Relationship between playfulness and motor creativity in preschool children,” http://dx.doi.org/10.1080/0300443032000070482, vol. 173, no. 5, pp. 535–543, 2010, doi: 10.1080/0300443032000070482.
[4] E. Singer, “Play and playfulness, basic features of early childhood education,” https://doi.org/10.1080/1350293X.2013.789198, vol. 21, no. 2, pp. 172–184, Jun. 2013, doi: 10.1080/1350293X.2013.789198.
[5] T. Susi and M. Johannesson, “Serious Games-An Overview,” Accessed: Mar. 11, 2023. [Online]. Available: www.americasarmy.com;
[6] “Serious Games Market Size, Share | Industry Forecast - 2030.” https://www.alliedmarketresearch.com/serious-games-market (accessed Mar. 12, 2023).
[7] F. Laamarti, M. Eid, and A. El Saddik, “An Overview of Serious Games,” 2014, doi: 10.1155/2014/358152.
[8] P. Caserman et al., “Quality criteria for serious games: Serious part, game part, and balance,” JMIR Serious Games, vol. 8, no. 3, pp. 1–14, 2020, doi: 10.2196/19037.
[9] F. Almeida and J. Simoes, “The Role of Serious Games, Gamification and Industry 4.0 Tools in the Education 4.0 Paradigm,” Contemp. Educ. Technol., vol. 10, no. 2, pp. 120–136, 2019, doi: 10.30935/cet.554469.
[10] “Are Video Games Good For You? Why Games are Beneficial for Brain & Body.” https://www.idtech.com/blog/video-games-are-good-for-you (accessed Mar. 12, 2023).
[11] I. Granic, A. Lobel, and R. C. M. E. Engels, “The benefits of playing video games,” Am. Psychol., vol. 69, no. 1, pp. 66–78, 2014, doi: 10.1037/A0034857.
[12] S. Schenk, R. K. Lech, and B. Suchan, “Games people play: How video games improve probabilistic learning,” Behav. Brain Res., vol. 335, no. March, pp. 208–214, 2017, doi: 10.1016/j.bbr.2017.08.027.
[13] Y. J. Halbrook, A. T. O’Donnell, and R. M. Msetfi, “When and How Video Games Can Be Good: A Review of the Positive Effects of Video Games on Well-Being,” https://doi.org/10.1177/1745691619863807, vol. 14, no. 6, pp. 1096–1104, Nov. 2019, doi: 10.1177/1745691619863807.
[14] A. Albar, “Toward A Successful Engagement and Use of Educational Video Games,” no. May 2014, 2015, doi: 10.13140/2.1.2722.8484.
[15] “Serious Games Futuring Medical Training In France.” https://www.seriousgamemarket.com/2009/11/serious-games-futuring-medical-training.html (accessed Mar. 12, 2023).
[16] L. Sarfati et al., “Human-simulation-based learning to prevent medication error: A systematic review,” J. Eval. Clin. Pract., vol. 25, no. 1, pp. 11–20, Feb. 2019, doi: 10.1111/JEP.12883.